Based in Paris, FRANCE, WOMBAT is a blog by CHRISTINA MACKENZIE. Her posts PORTRAY WOMEN THE WORLD OVER WHO'VE CHOSEN TO SERVE THEIR RESPECTIVE COUNTRIES IN THE DEFENCE SECTOR.

Helen Barry

Helen Barry

Helen Barry.jpeg

Helen Barry. Photo personnelle

“Il est clair que votre conscience doit être à l’aise avec l’idée de travailler pour une entreprise de défense”

Cela fait 35 ans qu'Helen, ingénieure, varappeuse et musicienne, a commencé à travailler chez British Aerospace, mais elle semble être toujours aussi enthousiasmée par son travail qu'elle l'était en tant que jeune licenciée en mathématiques et en physique de l'Université de Bristol en 1985.

« Beaucoup de mes camarades de promo sont devenus comptables, mais je n’avais vraiment pas envie de ça ! » rit-elle. Son petit ami à l'époque, devenu aujourd'hui son mari, travaillait déjà pour l'entreprise, alors elle y a postulé également.

British Aerospace, aujourd'hui BAe Systems, est un des co-fondateurs de l’employeur d’Helen aujourd’hui : MBDA UK, la branche britannique de la société franco-britannique-italo-espagnole-allemande qui fabrique des missiles pour les avions, les navires et les forces terrestres.

Son premier travail a été de concevoir des algorithmes de contrôle et de guidage pour certaines armes. « Il est clair que votre conscience doit être à l'aise avec l'idée de travailler pour une entreprise de défense », fait-elle remarquer, ajoutant que le mot « défense » doit être compris par opposition à « offensif ». Helen explique que « l'ingénierie est vraiment extrêmement intéressante dans ce secteur car elle est à la pointe de la technologie. Et contrairement à l'université, on est confronté à des problèmes qui n'ont peut-être aucune réponse », un défi qui, clairement, lui plaît.

Il y avait deux autres femmes parmi les 50 employés de sa division. « Ce qui faisait d'elle une division très ouverte aux femmes », sourit-elle. Néanmoins, elle trouve qu'il y a un certain avantage à être une femme dans une profession à ce point dominée par les hommes : « vous sortez du lot alors les gens se souviennent de vous, ce qui est bien tant que ce n'est pas parce que vous avez fait une bêtise !! » Helen dit qu'elle n'a jamais rien vécu qui la mette mal à l'aise sur son lieu de travail, mais lorsqu'on la pousse un peu elle admet que parfois « cela a été une lutte de toujours travailler dans un environnement dominé par les hommes ».

Elle veut dire par là qu'il lui a peut-être fallu un peu plus de temps qu'elle ne le souhaitait pour atteindre son poste de direction actuel, « mais c'est peut-être aussi parce que je voulais rester à Bristol et ne pas déménager à Stevenage », le siège de MBDA UK dans la banlieue de Londres. « Je suis née dans une banlieue londonienne et j'y ai vécu pendant 18 ans et je savais que je ne voulais vraiment pas y retourner », me dit-elle lors de notre entretien par Skype. Elle réfléchit pendant un moment, puis ajoute : « c'est probablement aussi parce qu'en 2007 j'ai décidé de rester sur le terrain des projets plutôt que de passer à la gestion fonctionnelle, mais parfois on se pose des questions ...»

Elle a choisi de rester dans l'ingénierie plutôt que de suivre la voie de la gestion parce que « j'aime gérer les tâches. J'apprécie vraiment le travail d'équipe ainsi que la variété du travail technique ».

Les parents d'Helen étaient tous deux biologistes universitaires. « Ma mère était conférencière ; elle avait un certain âge quand elle a eu ma sœur et moi. Sa vie tournait autour de sa famille et de son travail. Elle m'a toujours dit qu'il fallait se soucier d'au moins deux des trois piliers de sa vie : carrière, famille, vie sociale. Pour moi, c'était la carrière et la vie sociale », dit-elle, en ajoutant rapidement que « ce n'était pas un choix. Les enfants ne sont tout simplement pas venus ».

Le couple qu'elle forme avec son mari est passionné de varappe et, jusqu'à la pandémie du Covid-19, faisait fréquemment dans la nuit du vendredi la route depuis Bristol jusqu'au site de varappe de renommée mondiale en forêt de Fontainebleau (à environ 80 km au sud de Paris). « Nous faisions de la varappe pendant le week-end, puis rentrions tard le dimanche, arrivant chez nous au milieu de la nuit pour dormir quelques heures avant d’aller travailler le lundi matin ! »

Helen est aussi pianiste et altiste « mais j'en ai eu marre de ne jouer que les partitions pour alto alors il y a deux ans je me suis mise au violon », dit-elle modestement. Elle est occupée jusqu'à quatre soirées par semaine par les deux grandes formations orchestrales et les deux orchestres à cordes dans lesquels elle joue.

Pendant la première décennie de sa vie professionnelle Helen s'est « amusée et a fait des maths », puis en 2000 elle a été nommée autorité responsable de la conception du système de commande et de contrôle pour le Sea-Viper. Une autorité responsable de la conception est la personne, ou le groupe, qui garde une vue de bout en bout d'un programme à grande échelle et qui doit s'assurer que les solutions proposées répondent aux objectifs, besoins et spécifications donnés. Le Sea-Viper est le système principale d'autodéfense antiaérien pour la classe de navires Type-45 de la Royal Navy.

Helen est ensuite devenue l'ingénieure système en chef pour la nouvelle génération d'arme antiaérienne, le Sea Ceptor, en service sur le Type 23 de la Royal Navy et dont le développement pour les frégates Type 26 approche de sa fin. 

Elle s'est, bien sûr, rendue sur ces navires « parce qu'il y a des choses à bord que j'ai fabriquées ! » Et elle explique que « lorsque vous rencontrez des membres des forces armées dont la vie dépend de ces matériels, vous vous sentez plus à l'aise pour travailler dans le secteur de la défense ».

Il y a trois mois, en mars 2020, Helen a été nommée responsable de l'excellence technique de MBDA UK. « En fait, c'est moi l'ultime responsable », dit-elle, en expliquant que sa petite équipe est responsable de la signature des certificats de conception au nom du directeur général au Royaume-Uni avant la livraison au client. En termes simples : « nous sommes là pour vérifier l'ingénierie ». 



Christine Thomas

Christine Thomas

Eva Bruxmeier

Eva Bruxmeier