Based in Paris, FRANCE, WOMBAT is a blog by CHRISTINA MACKENZIE. Her posts PORTRAY WOMEN THE WORLD OVER WHO'VE CHOSEN TO SERVE THEIR RESPECTIVE COUNTRIES IN THE DEFENCE SECTOR.

Nathalie Graciani

Nathalie Graciani

Nathalie Graciani. Photo personnelle

Nathalie Graciani. Photo personnelle

“Lorsque se profile une promotion…. Allez-y Mesdames ! Osez ! ”

« Je n'aurais jamais imaginé réussir un parcours professionnel dans un environnement aussi technique avec un diplôme en langues étrangères, commerce et gestion », s’étonne encore Nathalie, même si cela fait presque trois décennies qu'elle enchaîne des responsabilités dans l’industrie. « C'est plutôt bon signe, cela prouve que même si on n'a pas suivi un cursus d'ingénieur, et si l’on est passionnée, il est possible d’accéder à des fonctions intéressantes dans des entreprises de haute technologie. »

Issue d'une famille d'enseignants expatriés, Nathalie grandit dans le Pacifique et au Maghreb. Après un bac S, elle poursuit des études universitaires obtenant un double diplôme, Master 1 en langues appliquées au commerce (anglais et allemand) et Master 2 en gestion des entreprises. Aujourd'hui elle tient le poste de Responsable Business Development France pour la division Actuation de Collins Aerospace. Cela signifie qu'elle doit détecter des opportunités pour vendre des actionneurs [un dispositif qui régule le débit et la pression d'un fluide afin de piloter un système] dans les secteurs militaire, ce qui occupe 70 % de son temps, le secteur civil occupant les 30 % restants.

« Même si j'ai choisi d'étudier les langues, j'ai toujours été passionnée par la technique », dit-elle, ajoutant avoir acquis ses connaissances techniques par un intense travail personnel, « mais aussi en m'intéressant aux process d'industrialisationen échangeant avec les bureaux d’études et en coordonnant différents services dans le cadre du pilotage de projets ».

D'ailleurs « c'est grâce à ma maîtrise de l'allemand qui j'ai décroché mon premier emploi chez un équipementier automobile », raconte-t-elle. Quelques semaines après son embauche elle est confrontée à l’un des deux grands défis techniques de sa carrière lorsqu’elle est envoyée en Allemagne pour présenter les produits de la société aux grands constructeurs automobiles« Le challenge a été d’autant plus important que j’ai dû d’abord m’approprier dans ma langue maternelle les fondamentaux du fonctionnement d’un moteur avant d’acquérir la terminologie en langue allemande ». 

Le second challenge majeur se produit lorsqu’un an et demi après son arrivée chez Collins Aerospace, elle est promue Responsable Programme sur les commandes de vol primaires pour l’A380. « J’ai dû me plonger dans l’électronique, piloter le bureau d’études anglais qui conçoit les boitiers électroniques, coordonner leur fabrication, et effectuer une revue de performance sur le site de production en Inde. » Pour acquérir le savoir nécessaire et atteindre les objectifs qui lui sont fixésNathalie s'appuie notamment sur les compétences d’un Responsable Technique. « Je retire de cette expérience une grande fierté dans l’établissement de relations de confiance avec mes collègues de Bangalore qui ont conduit à une amélioration des performances », explique-t-elle.

Après 18 ans dans l'industrie automobile Nathalie commence à vouloir voir ailleurs. Elle cible alors les secteurs aéronautique, défense et ferroviaire. « J'ai eu deux très belles propositions dont celle de Collins Aerospace [Goodrich à l'époque]. Je ne regrette pas mon choix ».

Elle reconnait qu’elle « ne cochais pas toutes les cases mais, contrairement à la plupart des entreprises françaises qui trouvent que c'est un problème si on a pas strictement le diplôme qu'il faut, les groupes étrangers, et c’est sans doute particulièrement le cas dans une entreprise anglo-saxonne, sont moins regardant sur le diplôme et plus intéressés par votre parcours professionnel ».

C'est ainsi qu'elle se retrouve dans la division Actuation de Collins pour mettre en œuvre la commercialisation des actionneurs auprès des industriels de l’aéronautique et de la défense... ce qui est fort différent des constructeurs automobiles. Alors comment a-t-elle fait ? « On ne peut pas vendre des produits sans s’intéresser à leur conception et à leur fabrication », argumente Nathalie, « alors quand il s'est agi de nouvelles technologies, j’ai pu bénéficier de formations ; en outre la collaboration avec des ingénieurs passionnés et toujours heureux de partager leurs connaissances techniques m’a permis de beaucoup apprendre ».

Concernant le volet purement militaire, Nathalie a également une responsabilité technique. Elle précise « la plus grosse partie de mon travail concerne le soutien et le maintien en condition opérationnelle des matériels. »

Quand ses deux enfants, aujourd'hui jeunes adultes, étaient petits, Nathalie limitait au possible les déplacements professionnels. « Les années de la petite enfance passent très vite et il faut pouvoir en profiter un peu », souligne-t-elle, alors pour s'assurer de pouvoir récupérer ses enfants chez leur nourrice « je prenais très peu de pauses à midi et j'arrivais tôt le matin ». Des efforts inaperçus par son manager de l'époque qui ne manquait pas de lui reprocher, par contre, qu'elle quittait le bureau trop tôt à son goût !

Dans l’industrie, Nathalie a toujours évolué dans des milieux très masculins. Mais elle affirme que les femmes y ont toute leur place même si elles restent encore sous-représentées. Pour y remédier, il faudrait « qu’elles aient davantage confiance en elles, et qu'elles se posent un peu moins de questions sur leurs compétences, lorsque se profile une promotion…. Allez-y Mesdames ! Osez ! »





Sergent Myriam

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Brigadier Gwenaëlle

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